C'est en 1960 que le Groupe d'experts des Nations Unies pour les noms géographiques s'est réuni pour la première fois et a jeté les bases de ce qui allait devenir le forum international en matière de normalisation des noms géographiques. En effet, il serait illusoire de viser à l'application universelle de normes toponymiques si chacun des États de la planète ne dispose pas d'un minimum de structures permettant d'inventorier, de conserver, de traiter et de diffuser les noms géographiques de son territoire. La nécessité, pour chaque État, de se doter d'une autorité toponymique nationale a donc constitué la résolution fondamentale de la première Conférence des Nations Unies sur la normalisation des noms géographiques, qui s'est tenue en 1967 à Genève.
Cette conférence et les six qui ont suivi, au rythme de deux par décennie, ont adopté une série de résolutions dont l'ensemble constitue un guide général pour la gestion toponymique, tant au niveau national qu'international. Plusieurs de ces résolutions encouragent la coopération internationale en matière de normalisation des noms géographiques et la tenue de réunions régionales en vue d'échanges d'expériences dans ce domaine. Deux de ces recommandations sont particulièrement importantes à cet égard.
L'une, adoptée dès la première de ces Conférences, recommandait :
« que les divers pays ou groupes de pays appartenant à une même région ou ayant des intérêts communs soient encouragés à demander, en cas de besoin, l'assistance technique qu'ils jugent importante pour la réalisation de leur programme de travail sur la normalisation des noms géographiques, assistance qui pourra consister à former du personnel, à mettre des consultants à leur disposition et/ou à leur fournir de la documentation et des renseignements techniques ».
Afin d'appuyer concrètement cette recommandation, la sixième Conférence, «considérant l'importance des noms géographiques en tant qu'éléments significatifs du patrimoine culturel des nations et les avantages économiques que présente la normalisation des noms géographiques nationaux, recommande d'engager les pouvoirs publics à soutenir comme il convient des activités de normalisation et de reconnaître que la normalisation des noms géographiques occupe une place importante dans les programmes de coopération et d'assistance technique internationales».
La gestion toponymique comporte de multiples facettes et grande est la variété des problèmes spécifiques sur lesquels le Groupe d'experts s'est penché et à propos desquels les Conférences ont formulé des recommandations. La résolution 4, adoptée lors de la première Conférence en 1967, établissait un véritable plan de travail pour les années à venir.
Les nombreux objectifs proposés dans cette recommandation ont fait l'objet, lors des réunions ultérieures du Groupe d'experts et des Conférences, de plusieurs constats, de mises au point, de rapports qui ont ponctué la réalisation de ce vaste programme. Des structures appropriées à la complexité du problème ont été mises en place. Ainsi, plusieurs équipes de travail ad hoc ont été créées pour étudier des aspects spécifiques de la normalisation, notamment pour les domaines suivants :
Aussi, une vingtaine de divisions géographico-linguistiques ont été formées afin d'étudier les problèmes de gestion toponymique communs à des groupes de pays partageant des territoires voisins ou dont les langues sont les mêmes ou voisines. La Division francophone est la dernière née de ce cadre de coopération internationale.
ET MAINTENANT, c'est chose faite! Depuis juillet 1998, une Division francophone existe désormais officiellement au sein du Groupe d'experts des Nations Unies pour la normalisation des noms géographiques (GENUNG).
Son projet de création, initiative de la France et du Canada, a été soutenu par :
et a été adopté par la Septième Conférence des Nations Unies pour la normalisation des noms géographiques (New York, janvier 1998).
Pourquoi avoir ajouté une Division francophone à la vingtaine de divisions géographicolinguistiques que comptait déjà le GENUNG?
Parce que la Conférence, suivant en cela les arguments des États membres concernés, a estimé que «les pays francophones ont en commun une problématique tant du point de vue toponymique que culturel et que le regroupement de ces pays au sein d'une même division serait de nature à favoriser leur participation aux travaux du GENUNG ».
Pour connaître le statut du GENUNG, cliquez ici (document en version anglaise).