Le tour du monde en français
INTRODUCTION
Introduction générale
Contenu de la base
Les noms dans une autre langue
Introduction générale
La toponymie est le langage
de base de la géographie : son rôle premier est de désigner et de situer
précisément tous les lieux de la planète. Elle constitue aussi une mémoire
collective où sont inscrits des éléments de l'histoire, de la géographie et de
la culture des peuples. De plus en plus, ceux-ci ont développé des relations
qui les ont amenés à utiliser des noms géographiques étrangers à leur milieu et
à leurs langues et à les adapter à leur propre contexte linguistique. Cette
évolution a fait de la toponymie de toutes les régions du globe un élément
culturel international.
De ce fait, l'usage international de nombreux
toponymes leur a conféré un grand nombre de formes différentes selon les
langues. Face au problème de l'internationalisation des communications et de
l'inévitable besoin de standardisation qui en découle, l'Organisation des
Nations Unies a décidé, en 1967, de créer un Groupe d'experts des Nations Unies
pour les noms géographiques (GENUNG), chargé d'adopter des principes et
d'édicter des normes et des règles pour le traitement des noms de lieux à
l'échelon international, dans le but de limiter une prolifération incontrôlée de
noms différents pour les mêmes lieux.
Au début de ces travaux, on a voulu adopter comme
principe la réduction graduelle des exonymes en usage, c'est-à-dire les formes
adaptées dans les langues d'accueil. Même si cet objectif était théoriquement
justifiable sur le plan des contraintes informatiques, des raisons d'ordre
culturel ont amené le GENUNG à adopter une approche pratique et réaliste qui
consiste, dans un premier temps, à dresser des listes de correspondance entre
les noms adaptés aux langues d'arrivée (les exonymes) à partir des noms
d'origine (les endonymes). Ce programme, confié aux autorités toponymiques des
pays membres de l'ONU, permettra de retrouver les formes locales officielles et
normalisées des toponymes à partir des formes adaptées dans les différentes
langues, et vice versa.
Pour répondre au vœu du GENUNG, la Commission
nationale de toponymie de France et la Commission de toponymie du Québec ont
collaboré à la mise au point d'une base de données toponymiques, Le tour du
monde en français, dans le cadre du mandat de la Division francophone du
Groupe d'experts des Nations Unies pour les noms géographiques. Cette base de
données constituera la référence de base pour les exonymes français,
c'est-à-dire des noms de lieux étrangers ayant une forme adaptée au contexte
linguistique français.
Contenu de la base
Le tour du monde en français constitue une liste de
toponymes de différentes langues également utilisés dans une forme française et
donne systématiquement, dans chaque cas, le toponyme originel (local) officiel
et normalisé correspondant; dans les cas où plus d'une langue est officielle,
les différentes formes sont inscrites. La base de données contient actuellement
les noms (exonymes et endonymes) de plus de 1 000 lieux.
Pour augmenter l'utilité d'une telle base, il a été
convenu d'y inclure aussi les noms de tous les pays et de leurs capitales, même
s'ils n'ont pas subi de modification, de même qu'un certain nombre de
toponymes qui ont été remplacés par d'autres après la date charnière de 1945,
année de l'adoption de la Charte des Nations Unies. Comme la base de données est
réalisée dans le cadre d'un groupe de travail relevant de l'ONU, cette date a
été retenue afin de servir de limite temporelle au contenu de la base.
Cette base de données a donc une double utilité. Elle permettra de renseigner les
francophones sur les noms officiels locaux des lieux étrangers et les locuteurs
non francophones sur les noms qui désignent couramment en français des lieux
situés en dehors des territoires où la langue française est officielle. Elle
servira également de référence pour connaître les formes correctes et précises
des toponymes à utiliser en français.
Les toponymes d'usage courant en français inclus
dans la base font partie des catégories suivantes :
- les noms de lieux actuels dont le nom local
officiel n'est pas celui qui est d'usage courant en français, par exemple le
nom officiel italien Firenze par rapport au nom français Florence;
- les noms dont l'usage en français, depuis 1945,
est en voie d'abandon ou a cessé, comme Ceylan, Akmola (ces noms sont
contenus dans la base, mais renvoient aux fiches des noms actuels de ces lieux,
dans lesquelles une note explicative met l'usager en contexte);
- les toponymes de pays dont le français est une des
langues officielles ou nationales, mais dont l'usage local est dans une autre
langue, tels que Berne, Anvers;
- les noms de lieux étrangers d'usage contemporain
désignant des pays ou des capitales, même s'ils sont utilisés tels quels en
langue française : Nicaragua, Helsinki;
- en ce qui concerne les noms qui ont des formes
différentes en français à cause de deux systèmes de translittération, comme Ural/Oural,
Soči/Sotchi, ne sont retenus que
ceux qui sont jugés les plus importants ou les plus connus dans l'usage
général; ici, Oural et Sotchi.
Il est à noter que Le tour du monde en français
ne contient pas les toponymes qui entrent dans les catégories suivantes :
- les noms qui résultent de la traduction de
l'élément générique, par exemple Lac Michigan par rapport à Lake
Michigan;
- les noms qui diffèrent du nom local usuel
par la présence ou l'absence de signes diacritiques comme Malaga au
lieu de Málaga ou Łódż écrit Lodz sans
les signes diacritiques du polonais;
- les toponymes de langue française qui
appartiennent à la nomenclature géographique antérieure à 1945, comme celle
des mondes grec et romain de l'Antiquité. Exemple : le Pactole,
fleuve dont le nom local actuel, en turc, est Büyük Menderes.
Les noms dans une autre langue
Les usagers qui ont l'habitude d'utiliser
l'équivalent français d'un toponyme étranger pourront donc connaître celui-ci
dans sa forme originale, officielle et normalisée. Si celui-ci est écrit dans
un alphabet ou dans un système d'écriture autre que l'alphabet latin, il sera
répertorié en alphabet latin dans une forme translittérée (transcription lettre
par lettre) ou transcrite selon un système de transcription reconnu. Il importe
de savoir que ces systèmes sont nombreux et partiellement contradictoires.
Compte tenu de cette situation, nous avons indiqué, dans chaque cas, quel
système de transcription a été utilisé. Le document intitulé
Systèmes de romanisation
explique brièvement en quoi consiste chacun de ces systèmes.
La
liste des langues indique, pour celles
utilisant un système d'écriture autre que l'alphabet latin, le ou les systèmes
de transcription utilisés. Sur cette liste est également indiqué le nombre de
signes diacritiques ou de lettres spéciales que l'on retrouve dans chaque
langue utilisant un alphabet latin.
Les noms locaux usuels écrits dans des systèmes non
latins sont transcrits selon les systèmes recommandés par le Groupe d'experts
des Nations Unies pour les noms géographiques ou, à défaut, par le pays
concerné. Lorsqu'aucun système n'a été adopté par ces deux autorités, des
systèmes provenant d'autres sources ont pu être utilisés. La France, entre
autres, a adopté des systèmes de translittération pour un certain nombre de
langues. Dans ces cas, les formes résultantes sont présentées dans la note de
la fiche détaillée.
Afin de s'assurer que les endonymes sont inscrits
dans leur forme correcte et normalisée, il est important de se référer au
statut officiel des langues dans chaque pays concerné. À cette fin, nous joindrons
bientôt une liste simplifiée du statut des langues reconnues dans les
constitutions nationales des pays pour lesquels de telles précisions existent.
Henri Dorion
Québec, le 29 mars 2010